Les sources de perturbation endocrinienne sont très diverses : agroalimentaire, biocides, phytosanitaires, contact alimentaire, cosmétique, chimie, etc. A cela s’ajoutent la complexité de leurs modes d’actions sur un organisme, la complexité de la traçabilité  de  leur  devenir  (mélange,  métabolisation)  et  la  capacité  de certains polluants à agir à de très faibles concentrations. Ainsi, cela rend l’étude de ces phénomènes particulièrement complexe.

En comprenant et en réduisant l’exposition aux perturbateurs endocriniens, nous contribuons à la préservation des ressources naturelles, à l’amélioration de la santé humaine et animale tout en soutenant la biodiversité.

En 2018, la Commission européenne a adopté une stratégie pour les perturbateurs endocriniens, soulignant l’engagement à traiter ces substances de manière plus spécifique. Depuis, en Europe, plusieurs familles de produits font l’objet d’une réglementation comme les biocides ou les produits phytosanitaires.

Au niveau national, la loi Anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC) du 10 février 2020 impose, lors de la mise sur le marché de produits, de donner aux consommateurs des informations permettant d’identifier la présence de perturbateurs endocriniens.

Quelles sont les analyses disponibles ?

Lorsque nous parlons de « perturbateur endocrinien », nous parlons d’une substance qui vérifie 3 critères règlementaires :

• Un effet néfaste sur l’organisme entier ;
• Un mode d’action (via un récepteur, une enzyme, un transporteur,…) ;
• Un lien plausible de cause à effet entre les deux.

Les bioessais développés pour mesurer les effets perturbateurs endocriniens permettent d’évaluer les réponses biologiques directes des organismes exposés, reflétant ainsi les impacts réels sur la santé et l’environnement.

En prenant en considération la complexité des interactions biologiques, ces bioessais apportent une réponse complémentaire aux dosages chimiques qui se concentrent sur la quantification de certaines substances ciblées.

Dans quel cadre peut-on mettre en œuvre ces bioessais  ?

Pour l’environnement :

• Evaluer l’impact  des  rejets  d’une  STEP  (station  d’épuration)  urbaine  ou industrielle vers le milieu naturel ;
• Optimiser ou choisir un type de traitement ;
• Evaluer l’innocuité d’un support de culture ;
• Réaliser un suivi dans le temps de la qualité d’un rejet ou d’un cours d’eau.

Pour l’industrie : 

• Caractériser de façon primaire des substances en R&D ;
• Réaliser un screening de substances avant formulation (outil d’aide à la décision) ;
• Faire un essai préliminaire avant l’étude règlementaire sous BPL (Bonnes Pratiques de Laboratoires).

Nos solutions :

Nos laboratoires sont en mesure de vous proposer différents tests pour doser les perturbateurs endocriniens ainsi que des bioessais pour l’évaluation des effets perturbateurs endocriniens dans l’environnement et dans les produits industriels. Ces tests répondent à différents niveaux d’analyse de l’OCDE 150, qui considère au total 5 niveaux. Plus le niveau est élevé, plus le poids de la preuve est important.

Nous vous proposons des analyses aux niveaux 2 et 3 :

• Niveau 2 – Tests in vitro sur cellules

Test ISO 19040-1 YES/YAS/Anti-YES/Anti-YAS sur cellules de levure (Saccharomyces cerevisiæ) génétiquement modifiées pour être porteuses du gène du récepteur humain des œstrogènes et des androgènes. Cette analyse permet de visualiser les effets agonistes et/ou antagonistes des molécules sur ces récepteurs et de détecter ainsi un potentiel effet perturbateur endocrinien.

• Niveau 3 – Tests sur organismes entiers*

Pour comprendre les mécanismes d’action sur un organisme vivant et révéler les potentiels effet perturbateurs endocriniens, nous proposons des tests sur des embryons ciblant :

• l’axe oestrogénique (en cours d’évaluation OCDE) ;
• l’axe androgénique (en cours d’évaluation OCDE) ;
• l’axe thyroïdien (OCDE 248).

* Les organismes utilisés pour ces bio-essais sont des embryons d’amphibien ou de poisson. A ce stade du développement, ils ne sont pas autonomes pour se nourrir (réserves nutritives de l’œuf). Ces stades précoces peuvent être exposés in vitro et constituent une alternative de Remplacement (principe éthique de Remplacement – règle des 3Rs) des animaux de laboratoire.

Nos experts :

Juliette Chantrenne – Laboratoire Eurofins Ecotoxicologie France à Maxéville

Ingénieure agronome spécialisée en biotechnologies, Juliette a rejoint Eurofins Ecotoxicologie France en 2023 en tant que Chargée d’Affaires. Passionnée par l’innovation et la recherche en biotechnologies, Juliette accompagne les entreprises dans leurs démarches écologiques et durables.