Les substances per- et polyfluoroalkylées, communément appelées PFAS, sont au cœur de l’actualité. Utilisées pour leurs propriétés uniques de résistance à la chaleur, à l’eau et aux huiles, ces composés sont omniprésents dans notre quotidien — des produits alimentaires aux vêtements imperméables. Cependant, leur présence et leur persistance dans l’environnement notamment pour certains d’entre eux, mérite d’être documentée.
Une étude inédite menée par Eurofins Hydrologie France
Eurofins Hydrologie France a récemment réalisé une étude approfondie sur la présence de PFAS, y compris à chaînes courtes et ultra-courtes, dont le trifluoroacétate (TFA), dans des eaux potables de consommation en France. Cette étude mesure la présence de ces substances, qu’elles soient couvertes par la réglementation actuelle ou non.
Le journal Le Monde du 23 janvier a publié un article intitulé « PFAS : l’eau potable en France est massivement contaminée par les « polluants éternels », notamment à Paris », qui s’est notamment appuyé sur l’étude menée par Eurofins Hydrologie France : Lire l’article.
Qu’est-ce que les PFAS ?
Les PFAS constituent une vaste classe de molécules dont les chaînes carbonées peuvent varier en longueur. Ces composés chimiques sont d’origine anthropique et leur utilisation dans l’industrie et les produits de consommation a débuté dans les années 1950. On peut les retrouver dans les revêtements antiadhésifs, les mousses anti-incendie et certains emballages alimentaires.
Selon leur classification, on distingue :
- PFAS à chaînes ultra-courtes (C1 à C3), comme le TFA
- PFAS à chaînes courtes (C4 à C6)
- PFAS à chaînes longues (C7 et plus)
Présence de PFAS dans des eaux potables
Les PFAS présents dans les eaux potables ont diverses origines potentielles :
- Leur utilisation industrielle et militaire, où ces substances sont souvent intégrées dans les procédés de fabrication.
- Le rejet d’eaux usées contenant des PFAS non traités, qui peuvent se retrouver ensuite (cycle de l’eau) dans les rivières et les nappes phréatiques.
- La dégradation de certains produits de consommation qui libèrent progressivement des PFAS dans l’environnement.
Impact sur la santé humaine
Des études scientifiques ont établi des associations entre l’exposition aux PFAS et divers problèmes de santé, notamment :
- Troubles hormonaux : perturbations endocriniennes pouvant affecter la reproduction et le métabolisme.
- Affaiblissement du système immunitaire : diminution de l’efficacité des vaccins et augmentation du risque d’infections.
- Risque accru de certains cancers : des corrélations ont été observées avec des cancers du rein et du testicule.
Plusieurs PFAS ont été classés par la Convention de Stockholm comme Polluants Organiques Persistants et de ce fait interdit (en 2009, pour le PFOS ; en 2020, pour le PFOA ; en 2022, pour le PFHxS).
Réglementations et initiatives en Cours
En Europe, la Directive 2020/2184 impose la quantification de 20 PFAS dans les eaux destinées à la consommation humaine. Elle sera applicable en droit français à partir de janvier 2026. Cependant, les PFAS à chaînes courtes et ultra-courtes ne font pas partie de cette liste de molécules réglementées.
Conclusion
L’étude menée par Eurofins Hydrologie France a permis d’illustrer la présence de PFAS, dont le TFA, dans des eaux de consommation en France.
Elle ne s’est pas voulue exhaustive et n’a pas cherché à cibler des points particulièrement pollués ou à engager des recherches de causes.
Elle permet de mettre en parallèle la situation observée en France avec les présences également mesurées par plusieurs autres campagnes mises en œuvre en Allemagne ou au Danemark, mais aussi, par l’étude réalisée par l’équipe d’Eurofins Food and Feed Testing Sweden, en Norvège et en Suède.
Pour plus de détails et d’informations approfondies sur l’étude menée par Eurofins Hydrologie France, vous pouvez consulter le rapport complet [ici].