La bioaccessibilité désigne la fraction d’une substance qui est disponible pour être absorbée par un organisme vivant après avoir été libérée d’une matrice environnementale (sol, air, eau…). Mesurer la bioaccessibilité permet d’évaluer le véritable impact des polluants sur la santé humaine, en prenant en compte leur capacité à franchir les barrières biologiques.

Les méthodes traditionnelles d’évaluation des risques sanitaires se basent souvent sur la concentration totale des polluants, sans tenir compte de leur disponibilité réelle. En incorporant la bioaccessibilité dans ces évaluations, on obtient des résultats plus précis et fidèles à la réalité, permettant ainsi de mieux cibler les actions nécessaires pour protéger la santé publique.

Ces mesures complémentaires aux approches traditionnelles s’inscrivent également dans une démarche de développement durable. En comprenant comment les substances polluantes interagissent avec l’environnement, nous pouvons développer des stratégies plus efficaces pour réduire leur impact tout en optimisant l’utilisation des ressources. En adoptant cette approche novatrice, nous contribuons à créer un environnement plus sain, tout en favorisant la circularité des ressources pour les générations futures.

Quelles sont les analyses disponibles ?

La méthode de référence pour la mesure de la bioaccessiblilité orale des métaux est la norme NF ISO 17924. Ce sont les résultats de cette méthode qui peuvent être utilisés dans les Evaluations Quantitatives des Risques Sanitaires (EQRS). Toutefois, cette méthode de référence est complexe et couteuse en temps et en matériel. Une méthode simplifiée utilisant une extraction à l’acide chlorhydrique a été développée et est définie par la norme ISO 7303. Cette nouvelle méthode peut être utilisée dans une première phase de screening afin de limiter les coûts d’analyses selon la méthode de référence.

Le sol, prélevé en surface, est préparé par séchage et tamisage uniquement, l’objectif étant de récolter les particules fines susceptibles d’être inhalées ou ingérées. Il est en ensuite mis en contact avec une solution d’acide chlorhydrique dilué reproduisant l’acidité de l’estomac. Toujours dans une démarche de reproduction de la digestion, l’échantillon est chauffé à 37 °C durant une heure. Une fois ce temps écoulé, l’extrait est filtré afin de retirer les particules de sol puis il est analysé par la technique analytique ICP-AES (spectroscopie d’émission atomique à plasma à couplage inductif).

Les concentrations ainsi obtenues correspondent aux quantités extraites par l’acide chlorhydrique. Une série d’équation permet de transformer cette concentration en concentration bioaccessible prédite dans la phase gastrique et dans la phase gastro-intestinale.

Nos solutions :

Les laboratoires Eurofins sont en mesure de vous proposer les analyses de bioaccessibilité selon la norme NF ISO 17924. La méthode simplifiée (ISO 7303) utilisant une extraction à l’acide chlorhydrique est également disponible. A ce jour, elle est menée pour trois métaux : l’arsenic, le cadmium et le plomb.

Notre Expert :

Eloïse Renouf  – Laboratoire Eurofins Ecotoxicologie France à Maxéville

Cheffe de Groupe en Ecotoxicologie

Diplomée en écotoxicologie, Eloise est spécialisée depuis plus de 10 ans dans le développement technique des bioessais et la rédaction de rapports scientifiques et techniques. Eloise participe à la commission AFNOR « Ecotoxicologie ».